Un p’tit dimanche sur les champs Élysées

Nous avons nos habitudes maintenant. Le dimanche, c’est jour de marché et les Parisiens sont au rendez-vous. Il y a du monde, c’est incroyable. Les poussettes, les sacs sur roues, les p’tits vieux qui jasent et qui prennent toute la place….il ne faut pas être pressé, point. Il faut être prudent et regarder partout à la fois pour ne pas frapper quelqu’un, lui marcher sur les pieds ou pire encore, marcher sur son sac à roulettes. Bobby a failli plonger tête première.

On encourage un peu tout le monde: une botte de radis ici, trois concombres là-bas, des oeufs frais de poules en liberté et du thaï pour souper. Il y a plein de traiteurs, boucheries, poissonniers, charcutiers, fromagers. On ne sait plus où donner de la tête et ça sent tellement bon. Les Parisiens achètent beaucoup de fleurs et les fleuristes abondent au marché le dimanche, beaucoup plus que le jeudi. J’ai pensé que le dimanche est la journée des réunions de famille et qu’il est de mise d’apporter des fleurs à maman qui fera un bon souper.

De retour du marché, on décide d’aller se promener jusqu’à l’arc de triomphe, appelé l’étoile Charles-de-Gaulle. De la Bastille, c’est une promenade de 6 km En ligne droite, mais j’en profite pour aller au jardin du palais royal et voir l’appartement que j’ai loué l’an dernier. Il est toujours là et les commerces autour aussi. Il y a toujours autant de monde qui se promène, des gens ordinaires comme des originaux. On s’assoit sur un banc et j’en profite pour passer des commentaires sur tout ce que je vois…c’est mon étude sociologique Du jour. Il y a des endroits à Paris qui sont vraiment propices à des études sociologiques poussées. Des gens bizarres, j’en ai vu.

L’avenue des Champs-Élysées est belle et large. Cependant, on est en plein championnat international de rugby et la France joue ce soir contre l’Afrique du Sud. Comme la place Concorde (début des champs-Élysées) a été transformée en village rugby, la police nationale est partout, partout; elle se prépare à des débordements j’imagine. De plus, hier, il y a eu deux appels à la bombe, un au Louvre et l’autre au château de Versailles. Le niveau d’alerte au terrorisme est à son maximum.

Nous avons quand même profité de notre après-midi. Bonhomme est toujours aussi volubile et tout est propice à des commentaires : un bus où il est fait mention « service partiel » devient un bus qui prend un passager sur deux; le supermarché Monop’ est devenu Monocle; et il jase français en plus. En effet, le « oui mais » est devenu    »Ouèèè » le « par exemple » est devenu « Du coup….. » et il a cessé de dire tabarnacle, le sacre du parfait Québécois. Dans sa bouche, on entend maintenant tabernacle. Il a quand même gardé un p’tit côté des îles et même si la chécheuse ne fonctionne pas, on réussit à faire chécher les chandails et les p’tites culottes. On ne change pas complètement un gars des îles.