Venise sous la pluie

Planifier un voyage, c’est aussi accepter que la température peut faire foirer son organisation. Il faut donc s’assurer d’apporter tout ce qu’il faut pour faire face à toutes les intempéries. Nous avions deux jours pour visiter Venise et comble de malheur, météomédia et accutemp nous conseille fortement de rester à l’intérieur.

Non, ce n’est pas vrai que nous avons fait tout ce chemin pour que météomédia nous dicte comment se comporter. À 8,50€ le billet aller-retour pour Venise, c’est une aubaine. On décide de partir avec en poche des billets pour prendre des bateaux-bus pour la journée et nos imperméables bien pliės dans nos sacs à dos. On commence donc par prendre le bus pour se rendre à la station de train. 

Comme la plupart des ruelles sont étroites et à sens unique, les autobus circulent seulement sur les grandes voies et font beaucoup d’arrêt. Part, arrête, part, arrête, il faut bien se tenir après la barre si le passager est debout. J’ai eu la chance d’obtenir un banc, mais pas Anne. Elle a beau bien se tenir, mais lors d’un virage brusque à 90 degrés, elle s’est envolée autour de la barre, communément appelée poteau au Québec. Un cri aigu s’est ėchappé de sa gorge et n’eut été de son sac à dos qui a accroché la barre suivante….elle était partie directement dans les portes de sortie. 

Elle s’est redressée vitement, mais j’ai eu le temps de tout voir et comme elle n’était pas blessée, ben…j’ai explosé de rire. Par chance, elle aussi. Pas trop de dommages, une douleur à la fesse droite bonne pour quelques jours. 

Nous sommes arrivées ã Venise et avons embarqué dans le vaporetto de la ligne un qui circule sur le grand canal. Cela nous a donc permis de voir les lieux emblématiques de la ville ainsi que les gondoles qui naviguent avec les touristes venus d’un peu partout. Arrivėes à la place San Marco, nous sommes descendues du bateau pour se promener. Grand bien nous a pris, le tonnerre s’est fait entendre, les éclairs nous ont éblouies et la pluie s’est mise à tomber en rideau serré. Les garçons de table ont vite ramassé les tables et les chaises et les ont alignées sous les arcades. Il fait froid tout d’un coup et avant que les quelques tables vides soient prises d’assaut, on en prend une en otage. On va rester là tant que l’on pourra. 

Cela n’aura pris que quelques minutes avant qu’un serveur en veston blanc vienne nous remettre le menu. Deux cappuccinos, deux petites sandwichs et une facture à 40 euros plus tard, on enfile nos imperméables et on part à l’aventure. Le vent nous fouette le visage, on est gelée, mais on est heureuse. On a vu Venise…pas tout à fait comme on le souhaitait, mais suffisamment pour imprimer dans notre cerveau des images inoubliables. 

On a repris un autre bateau sur une ligne différente, ce qui nous a permis de voir d’autres paysages. Nous avions acheté nos billets de train au préalable, mais nous en avions assez. 4€ de plus et quatre minutes plus tard, nous étions bien assises dans le train pour le retour à Padoue. Bien visibles dans nos imperméables, nous sommes revenues à l’appartement avec du vin, pain, jambon, fromage et une salade de pâtes.

Grosse journée, mais ô combien enrichissante et drôle. Venise c’est beau même sous la pluie.