C’est avec cette chanson de Beau Dommage que je me suis réveillée à 3 h 30. Un ver d’oreille qui ne veut pas me quitter. J’en profite pour télécharger la carte d’embarquement et essayer de dormir encore un peu. Ai-je dormi? Probablement, je ne saurais le dire avec certitude. Finalement, fatiguée de regarder le plafond de la chambre à coucher, je me suis levée à 6 h 30 pour le café et le petit déjeuner. Ne reste plus qu’à attendre le moment pour quitter et se rendre à l’aéroport.
À midi quinze, catastrophe! Air Canada m’informe que le vol est annulé. Pas retardé….annulé. J’appelle les autres d’urgence pour leur annoncer LA NOUVELLE. Comme de raison, on me nargue en croyant que je fais des blagues, jusqu’à ce qu’elles reçoivent l’une après l’autre le message de l’annulation. Air Canada essaiera de nous trouver un autre vol et en attendant, on patiente du mieux que l’on peut.
C’est à 14 h 30 que la nouvelle tombe: on a un nouveau vol, mais aussi de nouveaux sièges. Nous sommes éparpillées et surtout au plus profond de l’avion du siège 53 et au dernier, le 64. Il est hors de question d’accepter ces places. Nous avions payé pour avoir des places ensemble plus près du cockpit que des toilettes. Nous avons réussi à modifier nos places et même si ce n’était pas parfait, au moins nous étions plus près les unes des autres. On a parié sur notre charme irrésistible pour faire changer nos voisins de siège. On a réussi trois sur quatre. Échappé belle, Alléluia.
22 h 25, nous sommes en route, je bâille et je ne crois pas que je vais veiller longtemps. Mais contre toute attente, je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit, trop pressée d’arriver et de m’installer confortablement dans l’appartement loué près de la Bastille dans le onzième. Et aux petites heures du matin (4 h Québec et 10 h Paris) est survenu un bref épisode de folie passagère qui nous a fait pleurer de rire pendant des heures. Parfois la fatigue nous rend plus vulnérable et un simple geste, bruit, regard peut suffire à faire délirer la plus sérieuse de nous.
Nous avons aussi emporté avec nous un objet que nous souhaitons faire voyager pour plusieurs raisons. Au fils des journées, nous vous entretiendrons des raisons qui nous ont motivées à choisir ces objets plutôt que d’autres. Sans parler d’ésotérisme, ces objets représentent un peu qui nous sommes.
Finalement, l’installation s’est bien déroulée, les achats de première nécessité faits, un souper léger, mais délicieux ( le pain, beurre, fromage, jambon toujours aussi délicieux surtout servi avec le champagne bien frais). Épuisées, repues, heureuses du dénouement des derniers 24 heures, nous sommes littéralement tombées dans les bras de Morphée dès le coup de 19 h. Comme de raison, j’étais bien éveillée à 23 h. Échappé belle, Alleluia!